Grâce à toi

En effet, il a raison Cyril Dion : quand tout semble partir en vrille, heureusement reste l’art, en particulier la littérature et la poésie. Modeste tentative de pérégrinations autour du thème de la grâce, que pour toi, depuis 10 ans fontaine de ma joie ♥️

« De ces siècles passés en ces jours incertains,
De Molière à Corneille tant de fois évoquée,
Des racines jusqu’au ciel suscitant la beauté,
Les profanes s’en servant touchent du doigt le divin.

De Kelly à Monaco tu fus tellement citée,
Même derrière nos écrans ton esprit nous émeut,
Oubliant trop souvent qu’il ne te faut que peu,
Au risque de te perdre à te trop publier.

Alors que tout s’enchaîne à des vitesses folles,
Des abîmes nous étreignent vers la fin de ce monde,
Du règne de l’argent plus aucun sens n’abonde,
Notre manque d’horizon n’se noie plus dans l’alcool.

Se contenter de peu et regarder au loin,
Par-delà l’éphémère de nos temps équivoques,
Bien plus haut que l’ardeur que nos égos provoquent,
Dans les replis cachés du monde et de ses confins.

Et nos yeux se dessillent de t’entrevoir enfin,
Et notre esprit s’égare revenant à sa source,
Et notre joie enfin de reprendre la course,
Vers les temps éternels d’une vie qui sait le plein.

Plutôt que de se perdre à te chercher partout,
En de lointaines contrées désormais accessibles,
En de tant d’artifices qui font manquer la cible,
Dépasser le paraître pour te trouver en nous.

Bien plus près que prévu, juste au creux de mon épaule,
Au cœur de la tendresse que je vois dans tes yeux,
Au rire qui nous étreint d’être là tous les deux,
La grâce d’être aimé, voilà ce qui console. »

Benjamin Joyeux, printemps 2024

Publié par Benjamin Joyeux

Journaliste indépendant

Laisser un commentaire