FIFDH 2021 : un festival adaptable car « indispensable »

Le Festival du film et forum international sur les droits humains de Genève se déroule du 5 au 14 mars prochains. Pour sa 19ième édition, l’incontournable FIFDH aura lieu principalement en ligne, pandémie oblige, pour la 2ième fois de son histoire après l’édition de l’année dernière. Une adaptation nécessaire à un évènement jugé par son équipe comme plus indispensable que jamais :

Une présentation derrière son écran, quoi de plus normal pour un festival du film ? Pourtant la conférence de presse virtuelle organisée par l’équipe du Festival du film et forum international sur les droits humains pour présenter sa prochaine édition, ce 23 février au matin, avait encore un petit goût d’exception.

Le FIFDH est une institution à Genève : Qualifié d’« événement international le plus important consacré au cinéma et aux droits humains », il réunit chaque année depuis mars 2003 des dizaines de cinéastes, d’artistes, d’activistes, d’experts, de politiques et de journalistes pour débattre autour de films et documentaires sur les grands enjeux de notre époque en termes de droits humains. L’année dernière, en mars 2020, alors que la pandémie de Covid 19 se répandait sur l’ensemble de la planète, le Festival avait dû très rapidement s’adapter pour se dérouler en ligne. Cette année encore, la pandémie l’0blige à choisir le virtuel pour dérouler son programme. Une contrainte technique, « véritable défi » qu’Isabelle Gattiker (photo), la directrice générale des programmes du FIFDH, cherche à transformer en « opportunité », comme elle le souligne pendant la conférence de presse présentant cette 19ième édition. Car l’actualité de la pandémie et ses conséquences rendent l’édition de cette année sans doute encore plus importante que d’habitude.

Isabelle Gattiker, directrice générale des programmes du FIFDH

Un festival plus indispensable que jamais

Bruno Giussani, président du Conseil de fondation du FIFDH et directeur européen des conférences TED, le souligne clairement dès son introduction : avec le Covid 19, on a malheureusement assisté à « des décennies de progrès des droits humains éliminés en quelques mois ». Ainsi « la pandémie a rendu la protection des droits humains encore plus essentielle ». Des propos appuyés ensuite par Isabelle Gattiker, soulignant le foisonnement actuel des nouvelles formes de résistance : « Face au courage de ces activistes, on a toujours su que cette édition du FIFDH devait avoir lieu » insiste-t-elle. Un festival plus indispensable que jamais donc, à la légitimité renforcée par l’actualité de la pandémie.

Mais attention, le FIFDH ne se contente pas de constater ce qui ne va pas. Il veut également, comme le souligne ensuite Boris Mabillard, responsable des débats du festival, se tourner « vers les forces de progrès. Vers ce qui peut bouger dans le bon sens. » Car s’il s’agit de dénoncer l’intolérable, il s’agit également de « mettre en avant celles et ceux qui proposent des pistes de solutions ». Et tout commence autour de la pandémie « qui impacte nos quotidiens mais également le fonctionnement même de nos démocraties ». C’est pourquoi un des grands débats du FIDH 2021, le vendredi 5 mars à 20h, reviendra sur une année de limitation des libertés due au Covid, en présence en ligne du Conseiller fédéral Alain Berset. Beaucoup d’autres personnalités, tant suisses qu’étrangères, seront virtuellement présentes tout au long du festival.

Un festival virtuel à la richesse et la diversité réelles

Il y a cette année 31 films officiellement sélectionnés, pour quatre compétitions, dont l’inédit Prix du Public, récompensé par un prix de 5000 CHF. Ceux-ci s’accompagnent de toute une série de débats et d’entretiens, réunissant une cinquantaine d’invité.es et d’activistes du monde entier. Ainsi d’Angela Davis, figure mondialement connue du mouvement des droits civiques des noirs américains qui abordera l’émergence de Black Lives Matter à l’aune de sa propre expérience, ou encore d’Arundhati Roy, grande écrivaine et militante indienne engagée contre le nationalisme hindou et en faveur des petits agriculteurs. La sociologue Dominique Méda et l’académicien français Erik Orsenna aborderont le futur du monde du travail en pleine mutation tandis que la littérature prendra une bonne place avec l’écrivain de science-fiction Alain Damasio.

Le FIFDH tente également d’exister en extérieur puisque neuf expositions sont prévues dans les rues de Genève, dont une gigantesque fresque. Et chaque jour, une nouvelle émission radiophonique, comme un écho, permettra de découvrir les temps forts du Festival. Un programme très riche et varié donc, malgré les contraintes de la pandémie.

Bref, le FIFDH entend cette année, comme le conclut Isabelle Gattiker, réaliser « une représentation grandeur nature de ce que peut permettre le cinéma en temps de pandémie ». Ne reste plus qu’à compter sur la fiabilité de sa connexion Internet pour pouvoir au moins voir les films sélectionnés, tous disponibles en VOD.

Benjamin Joyeux

* Plus d’infos et tout le programme sur :

https://fifdh.org/

https://fifdh.org/programme-2021

Publié par Benjamin Joyeux

Journaliste indépendant

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